portrait de Bernard - peint en mars 2010
LETTRE A MON AMOUR.
Voilà déjà un an que tu es parti mon amour,
un an déjà que tu es tombé comme une fleur coupée
emportant avec toi la dernière once d'espoir
d'un avenir à deux...
La mort en te fauchant, a transpercé mon coeur.
Désormais, il saigne et ne cesse de pleurer.
Certes, ma vie a repris son cours.
Elle suit inexorablement les rails tracés par le destin.
Elle semble même joyeuse par moment...
Mais je suis comme un vase ébréché,
d'où s'échapperait lentement le liquide limpide et rafraîchissant
versé par des mains amicales ou familières.
Toi qui respirais le courage, la gentillesse et la bonne humeur,
toi qui exécrais les fainéants,
tu ne méritais pas de partir si vite...
Tu avais encore tant de choses à partager,
tant de conseils à prodiguer, tant d'objets à fabriquer...
Tu avais encore tant d'amour et de bonheur à m'offrir...
Désormais, mon chemin est parsemé de rires ou de sourires,
grâce à nos fils si attentionnés avec moi,
mais il est aussi entaché de tristesse et de pleurs...
Les souvenirs nostalgiques remontent à la surface
comme des petites bulles d'oxygène,
et me rappellent à chaque instant
combien j'étais heureuse à tes côtés...
Et lorsque dans mes rêves les plus fous,
tu m'apparais tout en riant, semblant tellement heureux,
et me rassurant de tes belles dents,
je comprend alors que tu m'attends
et que la mort n'est pas la fin...
Certains diront que je suis pitoyable
de croire en cette vie future,
mais puisque c'est cela qui me fait avancer,
Alors, pourquoi n'y croirais-je pas?
Cette maison que tu as bâtie pierre par pierre,
me rappelle à chaque instant
ta force et ton courage,
ainsi que ton amour pour moi.
Ton esprit et ton âme y vivent encore.
Pas besoin d'une tombe pour penser à toi,
pas besoin d'une plaque pour prononcer ton nom...
Jour après jour tu me soutiens,
car pour moi tu es toujours présent,
dans chaque recoin de la maison,
dans chaque arbre du jardin...
Mon amour pour toi es resté le même,
mais je ressens à chaque instant
un manque de je ne sais quoi,
comme une phrase inachevée,
comme un vide gigantesque,
comme un baiser perdu à tout jamais.
Babeth.