Lettre à mon amour.
Le 31 octobre, j'aurai 54 ans... Mais je n'ai plus vraiment envie de le fêter mon anniversaire... Plus depuis que tu as choisi de partir le 15 du même mois...
Excuse-moi mon amour, comme si tu avais fait exprès de mourir ce jour là...
Le crabe ravageur, qui avait fait une première tentative cinq ans plus tôt, sans succès, a récidivé, et cette fois-ci ne t'a laissé aucune chance... Pourquoi le sort s'est-il acharné sur toi?... Je n'en sais rien, et je n'ai pas encore accepté ta disparition...
Nous nous étions promis de vieillir ensemble. La mort en a décidé autrement... Mais toutes mes pensées vont vers toi, quand je me lève, quand je pars travailler, quand je me couche... Je t'embrasse et te dis "je t'aime", en regardant ta photo qui me sourit. La nuit, il m'arrive même de rêver de toi, et là tout est merveilleux, car tu es là, tout simplement...
Dans mon coeur tu es toujours vivant, et je te sens près de moi à chaque instant. Et, petit veinard, tu ne vieilliras plus, même si je dois vivre jusqu'à 80 ans, toi, tu ne changeras plus, mon souvenir te gardera intact...
Sur ta tombe, je ne vais pas souvent me recueillir, mais comment le pourrais-je puisque tu es toujours vivant dans mon coeur et que tu respires encore dans notre maison? Mais le quinze de ce mois-ci, je suis venue quand-même, car je ne voudrais pas que tes parents croient que je ne pense plus à toi. Je suis venue, et j'ai déposé sur le marbre une rose rouge, accompagnée de ce poème:
Si le temps a adouci ma peine,
Il faut bien que la vie reprenne,
Mon coeur reste douloureux,
Car le souvenir de "nous deux"
Est toujours aussi fort
Qu'au premier jour de ta mort.
Voilà mon amour, je sais que tu me vois, je sais que tu m'accompagnes tout au long du jour, tout au long de ma vie. Alors, j'arrête là ma missive, je te laisse te reposer, et t'amuser avec les anges... Attend-moi si tu peux...
Je t'aime et je pense à toi, Babeth.