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Ma petite maman chérie,
Tu étais la plus petite parmi nous.        
Mais tu étais la plus grande dans ton coeur et dans ton âme,
la plus humble et la plus discrète en société,
mais la plus remarcable pour le commun des mortels,
par ton abnégation, ton courage et ton honnêteté.
Tu as laissé un grand vide quand tu es partie.
Mais malgré ton absence, tu restes toujours présente dans mon coeur;
Et à chaque décision importante que je dois prendre,
à chaque évènement de ma vie,
je pense à toi, et je sais que tu me protèges,
 et que tu me guides de là où tu es.
Tu as su montrer à tes enfants le bon chemin pour gravir les collines,
et éviter les abîmes du long périple de la vie.
Quand papa nous a quittés,
c'est avec courage que tu as affronté la solitude, sans jamais te plaindre.
Et quand tu venais chez nous, le week-end,
tu nous offrais ta joie et ta bonne humeur.
Tu as ete un exemple pour nous tous.
Le coeur sur la main, tu étais toujours prête
à rendre service à quiconque était dans l'embarras,
sans jamais ne rien réclamer en échange.
Tu fus une épouse aimante, une mère courage, une amie fidèle.
Et jusqu'à ma mort, je penserai à toi.




Lors de la messe d'enterrement de maman, ma soeur Christiane a lu ce texte d'AIME CESAIRE, un prêtre antillais,
qui lui ressemble beaucoup:
Ma mère ne s'opposait à rien
Elle était accueil...
Elle était comme la lune
Qui accueille la lumière du soleil...

Ma mère souriait à  la vie
Je l'ai vue sourire....
Elle apprenait avec patience à se faire à tout:
Elle tâchait de se tirer des misères
Que lui réservait l'existence.....
Elle communiait aux joies.

Elle avait appris de sa mère, ma grand-mère,
Que la vie est un don,
Un don que l'on reçoit,
Un don qu'il faut entretenir,
Un don qu'il faut communiquer....

Elle ne travaillait pas pour s'enrichir,
Elle travaillait pour vivre....
Vivre pour elle, c'était marcher avec mon père.

Elle faisait tout pour se montrer digne de son mari
Elle entreprenait tout
Pour se montrer digne de ses enfants....

Quand il s'agissait de rendre heureux
Elle ne calculait pas.


MAURICE CARËME écrivit ceci: dans Mère nourricière:     maurice-car--me.jpg

      'Ainsi j'étais au fond de toi
      Comme un peu d'eau tremblante
      Dans un vase pur"

                                                    et dans Mère disparue:

      "La lampe s'est éteinte
      Dans mes paumes lassées
      Et je cherche en vain, sur les murs
      L'ombre des grandes ailes".

 

Ces quelques vers me touchent énormément. Car c'est vraiment ça que je ressent quand je pense à maman.

   

Dans le fond, je ne sais rien de ta vie "d'avant nous", ou pas grand-chose.... Ton père, lui,(mon grand-père) ne tarissait pas d'histoires concernant sa vie pendant la guerre 14-18, après, pendant la seconde guerre, etc... Il aimait se mettre en scène, il se souvenait de tas d'anecdotes, il était passionnant. 
Mais toi, tu était tellement humble, que tu disait que ta vie ne pouvait intéresser personne.... Et pourtant, si tu avais voulu, tu en aurais eu des choses à raconter
Je me souviens quand même  de quelques anecdotes que je vais essayer de coucher sur le papier:
Pour commencer, tu avais été reçue deuxième de ton canton à l'examen de fin d'études primaires.
Tu aurais bien aimé continuer tes études pour devenir plus tard institutrice.
Malheureusement le sort en a voulu autrement.
Tu as perdu ta maman très jeune et tu dus arrêter tes études pour t'occuper de ton jeune frère de ton père et de l'entretien de votre maison. Plus tard ton père se remaria avec une dame très gentille qui te donna deux frères et une soeur. Mais elle tomba gravement malade, elle aussi, et tu dus à nouveau t'occuper de ta famille.
D'ailleurs, ton jeune frère, (mon parrain), t'écrivait toujours à la fête des mères pour renouveler à chaque fois ses voeux de gratitude envers toi de t'être si bien occupée de lui et des autres comme une vraie maman.
Tu adorais lire, et quand tu allais faire quelques courses, tu choisissais toujours le chemin le plus long pour pouvoir passer devant la librairie. C'était le seul moment d'évasion que tu t'offrais. Et quand ton père ne te voyait pas revenir, il savait où aller te chercher.
Et puis, il parait que tu étais un vrai garçon manqué... (ça j'ai du mal à me l'imaginer..)
Il parait même qu'un jour tu as grimpé sur le toit de la Poste de COUTURE (Pas De Calais), en passant par une lucarne, pour aller chercher le ballon de ton petit frère...Suisit une punition magistrale de ton père (il était très sévère).
Et puis il y a eu la guerre et ses privations et ses chagrins.
Sur cette période, je me souviens de 2 histoires que tu m'avais racontées:
_ La première, c'est que mon grand-père étant facteur-receveur, tu avais pour mission de dénouer tous les noeuds des ficelles qui liaient les collis. Et il y en avaient des ficelles (des kilomètres je crois bien), et il y en avaient des noeuds sur chaque ficelle. Ca te prenait des heures entières.
_La deuxième histoire se rapporte au café: Le café était une denrée rare pendant l'occupation, et chaque paquet  contenait quelques vrais grains de café, le reste étant un mélange de chicorée et d'autres ingrédients pas très bons. (peut-être des graines de malt, je ne sais plus très bien). Toi tu avais la charge de séparer les bons grains des autres. Les premiers étaient réservés pour les éventuelles visites, les autres étaient consommés par la famille. (ça n'était pas très bon)...
_Je me souviens d'une troisième anecdote: Tu as mangé du rat ! Vous faisiez contre mauvaise fortune, bon coeur. (surement bien contents de manger un peu de viande en ragoût).
Et puis en 1945, tu allais avoir 25 ans.
Tu assistas au mariage de ton cousin. Là, tu fis la connaissance de Robert, le frère de la mariée.
Ce jour là, vos parents décidèrent que vous feriez un beau couple, et vous permirent de vous écrire.
Pendant un an, vous avez donc correspondu, sans jamais vous revoir...
Puis enfin, votre seconde rencontre fut décisive, car ce jour là , fut conclue  la date du mariage, (en 1946). Vous n'aviez pas le droit à l'erreur.
Et oui, c'est incroyable, et pourtant, vous vous êtes toujours aimés jusqu'à la mort de papa en 1989.
Vous eùmes 6 beaux enfants: 2 garçons et 4 filles.
Et jamais je ne vous entendis élever la voix l'un envers l'autre.
Nous fùmes les témoins d'un Amour et d'une dévotion sans faille.
C'est sans doute pour ça que mes frères, mes soeurs et moi-même, bien que dispersés géographiquement, sommes toujours en contact et heureux de nous retrouver en famille.
Voilà, tous mes souvenirs " d'avant nous", sont écrits là. C'est ce que tu as bien voulu me raconter. C'est ce dont je me souviens...C'est peu, mais passionnant pour moi.
Biensùr, c'est peut-être sans intérets pour vous, puisque vous ne connaissiez pas ma mère, puisque vous ne me connaissez pas. Mais, j'avais besoin d'en parler, c'est ma façon à moi de penser à elle. C'est ma façon de lui dire " je t'aime maman".
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  • je suis mariée, j'ai deux grands garçons. Je suis agent d'entretien dans le collège de mon village. Je m'amuse en écrivant des poèmes. J'aime chanter en m'accompagnant  à  la guitare. Je fais partie d'un club de peinture depuis octobre 2006. Je suis veuve depuis peu...
  • je suis mariée, j'ai deux grands garçons. Je suis agent d'entretien dans le collège de mon village. Je m'amuse en écrivant des poèmes. J'aime chanter en m'accompagnant à la guitare. Je fais partie d'un club de peinture depuis octobre 2006. Je suis veuve depuis peu...