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11 décembre 2007 2 11 /12 /décembre /2007 00:20


 

Pendant quinze ans, tu nous as tenu compagnie.

Fidèle compagnon, à l'amitié sincère,

tu as toujours su garder ta place au foyer.

Si fier et si tendre à la fois qu'on t'a aimé

du premier instant jusqu'à ton dernier soupir.

Quand tu es arrivé chez nous, déjà si beau,

le poil bien noir et brillant, les yeux pétillants,

déjà bien grand pour tes quatre mois et demi,

ta queue en l'air comme un point d'interrogation,

rien ne nous laissait penser qu'on t'aimerait tant.

Même Minouche, petite chatte chartreux,

ne fut pas hostile à ton arrivée surprise.

Lorsque pour la première fois tu découvris

ta maison d'adoption, en faisant les cent pas,

Minouche, plus haute que toi, suivit des yeux

cette petite boule noire qui, truffe au sol,

sentait ses effluves et la cherchait en vain.

Tu finis par la voir, perchée sur une chaise.

Tu te dressas alors sur tes pattes arrières

pour mieux la sentir, et tu aboyas de joie.

Ce qui eut pour effet de la faire déguerpir.

Cela nous promit de joyeuses perspectives,

comme par exemple ce jeu entre vous deux:

“tappe-moi la joue,que je te morde la patte”.

Ce qui ne manquait pas de se terminer par

ces bruits très significatifs: pop-clac, pop-clac,

que faisaient sa patte sur tes grandes babines,

et tes dents qui claquaient sans pouvoir l'attraper.

Pas méchant pour un sou, tout ce que tu voulais

c'était te promener dans les rues du village,

la tête baissée et la truffe au ras du sol,

repérant les odeurs des animaux errants,

pour asperger à ton tour arbres et poteaux.

Mais quand tu revenais, gare aux cris de ton maître!

Dans ces moments là tu filais vite au panier.

Sans bruit tu attendais que l'orage se passe.

Tu prenais un air malheureux en attendant

que ton “père” veuille bien te parler gentiment,

et qu'il te montre qu'il t'avait bien pardonné.

C'est alors que, fou de joie, sautillant sur place,

le souffle coupé par l'émotion, haletant,

tu ne savais plus quoi faire pour lui montrer

ta reconnaissance et ton obéissance.

Et quand des bons amis venaient à l'improviste,

celui-ci était fier et pressé de montrer

qu'il t'avait appris, devant un morceau de sucre,

à lever la patte, puis l'autre, puis les deux.

Et toi, tu t'exécutais pour lui faire plaisir.

Tous ceux qui te connaissaient, s'accordaient à dire

que tu étais un gentil chien, au regard franc,

et qu'il ne te manquait plus que la parole.

Quand ils étaient plus jeunes, Cédric et Olivier,

s'amusèrent même à te déguiser en garçon.

Et toi, patient, tu te laissas faire sans rien dire.

Tu savais que c'était pour rire, tu attendais.

Très vite on s'aperçut que tu les protégeais.

Quiconque aurait essayé de leur faire du mal,

et tu bondissais comme un animal féroce,

en aboyant et montrant tes crocs acérés,

figeant sur place l'agresseur terrorisé.

Par contre, quand tu reconnaissais un ami,

tu lui montrais tes petites dents de devant,

ce qui ne manquait pas de te faire éternuer,

en somme, tu lui souriais à pleines dents.

Les coqs, les poules et les pigeons des voisins,

te laissaient indifférent, de même que chats,

moutons, moineaux, rien ne venait te perturber.

Même Léon, l'âne gris, devint ton ami.

Mais si un merle noir se posait devant toi,

tu aboyais très fort et tu le poursuivais.

Peut-être était-ce sa couleur qui t'énervait.

Pour toi, c'était un gêneur qu'il fallait chasser.

Un jour, alors que tu étais encore très jeune,

tu t'étais fait battre par le chien d'un fermier,

mais plus tard, c'est toi qui lui donnas la raclée.

Et quand tu le croisais de nouveau dans la rue,

il faisait un écart, la queue entre les pattes.

Et toi, tu étais droit et fier comme Artaban!

Une autre fois, tu revins de ta promenade,

l'arrière train ensanglanté par des plombs de chasse!

Tu avais rencontré un homme “bête et méchant”,

heureusement pour toi, ne sachant pas viser.

Patiemment, on t'enleva les plombs un par un.

Tu fus très sage, et te laissas faire sans broncher.

Il y a encore tant de choses à raconter,

qu'il me faudrait écrire un livre sur ta vie!

Mais, ce n'est pas mon but, je décris seulement

quelques moments précis et choisis de ta vie,

pour partager avec tous ceux qui t'ont connu,

les souvenirs nostalgiques tristes ou gais.

Si j'ai jeté ces quelques mots sur le papier,

c'est par ce que tu as beaucoup compté pour moi.

Tu as biensûr compté pour toute la famille,

et pour papy, mamie qui ne manquaient jamais

de t'offrir les restes de leur table ou un sucre

dès qu'ils avaient l'occasion de te rencontrer.

Et quand le vétérinaire nous annonça

la triste nouvelle sur ton état de santé,

je sus, le coeur serré, que tu allais partir.

Mais grâce aux médicaments du vétérinaire,

nous t'avons gardé près de nous pendant neuf mois,

ce qui nous permit de nous faire à l'idée que

bientôt il faudrait te dire adieu pour toujours.

Voilà, tu nous as quitté ce neuf mai dernier,

et le vide que tu as laissé derrière toi

ne s'est pas encore refermé malgré le temps.

Et c'est pourquoi ta photo trône désormais

à l'entrée, comme pour dire à tous ceux qui entrent

que tu es toujours là pour garder la maison.

C'est un peu dérisoire, mais c'est notre façon

de te dire au revoir sans vouloir dire adieu.

Nous avons eu beaucoup de chance de t'avoir

mon brave Junior, plein d'amour et de tendresse.

Nous penserons toujours à toi, à tout moment.

Tu as rejoins Minouche, embrasse-la pour nous.

Car si le paradis existe pour les bêtes,

alors j'en suis sûre, tu t'y trouves en bonne place!

Gros poutous mon toutou, pour toujours dans nos coeurs.







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commentaires

B
babeth, ce texte dédié à ton toutou est émouvant.bravo, je suis contente de découvrir ta plumebises de béa
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B
Oui, c'était le plus brave des chiens. Merci pour tes compliments. Bisous.
A
C'est un très bel hommage! je sais que certains peuvent nous trouver stupides de nous attacher ainsi mais c'est tant pis ! Je préférais sentir la chaleur et l'affection de mon chat plutôt que d'entendre les discussions stériles ou méchantes des hommes!
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B
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Nos chiens, nos chats font partie intégrante de nos familles. Ils méritent bien l'amour qu'on leur porte, et ils nous le rendent au centuple... Je plains les gens qui n'aiment pas les bêtes, ils ne savent pas ce qu'ils perdent. Bisous.
F
il me reste aujourd'hui la douceur des souvenirs de dex (ainsi rebaptisé car au départ ce coureur que j'avais recueilli dans un refuge se nommait "appolon" - nom pour lui prédestiné!!)big bisous
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B
as-tu pu en adopter un autre après lui? Nous, nous n'avons pas pu... Peut-être plus tard... Bisous.
F
c'est vrai que les hommes peuvent être bête et méchant, j'ai eu l'amitié d'un chien qu'un "homme" a lâchement blessé mortellement en tirant à l'intérieur de ses quatre pattes, le pauvre est revenu à la maison en se trainant...big bisous
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B
nos amis à 4 pattes sont nos amis les plus sincères et les plus fidèles. J'espère que tu t'es remise de cette perte cruelle et injustifiée. Crois-moi, je suis sure que celui qui a fait ça le paiera un jour. Bisous fab.

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  • Babeth
  • je suis mariée, j'ai deux grands garçons. Je suis agent d'entretien dans le collège de mon village. Je m'amuse en écrivant des poèmes. J'aime chanter en m'accompagnant  à  la guitare. Je fais partie d'un club de peinture depuis octobre 2006. Je suis veuve depuis peu...
  • je suis mariée, j'ai deux grands garçons. Je suis agent d'entretien dans le collège de mon village. Je m'amuse en écrivant des poèmes. J'aime chanter en m'accompagnant à la guitare. Je fais partie d'un club de peinture depuis octobre 2006. Je suis veuve depuis peu...