20 mai 2008
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Nouvelle proposition de jeu n°42, de la part de Virginie Edensland, pour Ecriture Ludique.
Ecrire un texte en deux parties, la première commençant par: "Il éteint la lumière",
la deuxième commençant par: "et ferme la porte lentement",
en incluant les sept mots suivants: fenêtre-vent-changer-rester-ramasser-corné-dehors.
Il éteint la lumière. Cette fois-ci, il ne fait pas ce petit geste d'amour, qu'il a à chaque fois, et qui consiste à lui envoyer un dernier baiser en soufflant
dessus... Aurélie s'est endormie comme une masse... Il n'a même pas eu le temps de finir l'histoire de la princesse et du prince charmant, qu'il avait commencé à lire, comme tous les soirs...
Leur journée au grand air l'a épuisée...
Cela faisait bien longtemps que David ne s'était pas amusé comme ça avec sa fille. Sa petite tête blonde, âgée de six ans, a réussi pour une fois, à lui faire oublier Christine, sa jeune épouse, durant quelques heures de rires et de jeux... D'habitude, elle la lui rappelle plutôt, elle lui ressemble tellement, ses yeux surtout, d'un même vert qui lui donnent un air rêveur, et puis sa bouche, quand elle avance ses lèvres pour faire la moue... En fait, c'est son portrait craché. Même ses cheveux bouclés lui font sans cesse penser à elle... Mais voilà, ceux sont des souvenirs qui lui déchirent le coeur. Car Christine est morte il y a huit mois, emportée brutalement, suite à une rupture d'anévrisme... Ils n'ont même pas eu le temps de lui dire au revoir, et depuis Aurélie en a perdu son beau sourire... Ce fut si brutal, c'est comme si ils n'avaient pas pu faire leur deuil...
Mais aujourd'hui, ils ont passé toute la journée dehors, en réchauffant leurs coeurs aux doux rayons du soleil. Profitant de l'absence de vent, ils ont même pu jouer au badminton, le jeu préféré d'Aurélie... David avait préparé un pique-nique, qu'ils ont dégusté au bord du ruisseau, sous un saule pleureur, sur ce plaid, que Christine aimait tant.
En rentrant, vers dix neuf heures, David fait prendre son bain à la fillette, exténuée par cette merveilleuse journée, qui ne demanda pas son reste pour aller se coucher. Elle, qui d'habitude, se fait toujours tirer l'oreille, car, malgré l'histoire racontée tous les soirs, elle a du mal à s'endormir, et n'aime pas se retrouver toute seule dans son lit. Mais, cette fois-ci, Aurélie dort à poings fermés, et semble même esquisser un sourire sur son visage d'ange.
David jette un dernier regard sur la fillette, et ferme la porte lentement. Il s'installe dans son fauteuil, comme apaisé par cette journée exceptionnelle... Il regarde par la fenêtre, les ombres des arbres qui s'allongent petit à petit, et il écoute le gazouillement des oiseaux. Christine adorait ce moment particulier, où le jour disparaît lentement au profit du soir, quand la chaleur se fait moins intense, et qu'une brise vient rafraîchir l'atmosphère.
Il s'est fait du thé, qu'il déguste paisiblement, en laissant errer ses pensées. Lorsqu'il aperçoit ce bouquin glissé sous le répertoire téléphonique, voulant le prendre, il fait tomber le répertoire qu'il ramasse, et voit que le livre s'est entre-ouvert sur des pages cornées. C'est le livre que lisait Christine avant de partir... Elle avait la fâcheuse habitude de marquer les pages quand elle s'arrêtait de lire, en pliant les coins supérieurs. Cette fois-ci, elle n'a pas pu terminer sa lecture, et son livre restera à jamais corné en son milieu... C'est un de ces souvenirs charmants, qui pourtant lui déchirent le coeur à chaque évocation, et il ne lui reste que ses yeux pour pleurer.
Depuis le départ de Christine, plus rien n'est comme avant. Une ambiance morose a envahi la maison... Aurélie ne rit plus aux éclats comme avant, et lui-même ne sait pas comment faire pour redémarrer une vie sans sa femme....
Mais ce soir, après cette si merveilleuse journée passée au parc avec sa fille, il comprend qu'il doit changer de comportement, si il veut revoir son si joli sourire. C'est le début d'une nouvelle vie. Plus rien ne doit l'empêcher d'aller de l'avant. Il a perdu sa bien-aimée, et il n'y peut rien. Mais il ne doit pas oublier que sa petite fille n'a plus que lui au monde.
Ecrire un texte en deux parties, la première commençant par: "Il éteint la lumière",
la deuxième commençant par: "et ferme la porte lentement",
en incluant les sept mots suivants: fenêtre-vent-changer-rester-ramasser-corné-dehors.

Cela faisait bien longtemps que David ne s'était pas amusé comme ça avec sa fille. Sa petite tête blonde, âgée de six ans, a réussi pour une fois, à lui faire oublier Christine, sa jeune épouse, durant quelques heures de rires et de jeux... D'habitude, elle la lui rappelle plutôt, elle lui ressemble tellement, ses yeux surtout, d'un même vert qui lui donnent un air rêveur, et puis sa bouche, quand elle avance ses lèvres pour faire la moue... En fait, c'est son portrait craché. Même ses cheveux bouclés lui font sans cesse penser à elle... Mais voilà, ceux sont des souvenirs qui lui déchirent le coeur. Car Christine est morte il y a huit mois, emportée brutalement, suite à une rupture d'anévrisme... Ils n'ont même pas eu le temps de lui dire au revoir, et depuis Aurélie en a perdu son beau sourire... Ce fut si brutal, c'est comme si ils n'avaient pas pu faire leur deuil...
Mais aujourd'hui, ils ont passé toute la journée dehors, en réchauffant leurs coeurs aux doux rayons du soleil. Profitant de l'absence de vent, ils ont même pu jouer au badminton, le jeu préféré d'Aurélie... David avait préparé un pique-nique, qu'ils ont dégusté au bord du ruisseau, sous un saule pleureur, sur ce plaid, que Christine aimait tant.
En rentrant, vers dix neuf heures, David fait prendre son bain à la fillette, exténuée par cette merveilleuse journée, qui ne demanda pas son reste pour aller se coucher. Elle, qui d'habitude, se fait toujours tirer l'oreille, car, malgré l'histoire racontée tous les soirs, elle a du mal à s'endormir, et n'aime pas se retrouver toute seule dans son lit. Mais, cette fois-ci, Aurélie dort à poings fermés, et semble même esquisser un sourire sur son visage d'ange.
David jette un dernier regard sur la fillette, et ferme la porte lentement. Il s'installe dans son fauteuil, comme apaisé par cette journée exceptionnelle... Il regarde par la fenêtre, les ombres des arbres qui s'allongent petit à petit, et il écoute le gazouillement des oiseaux. Christine adorait ce moment particulier, où le jour disparaît lentement au profit du soir, quand la chaleur se fait moins intense, et qu'une brise vient rafraîchir l'atmosphère.
Il s'est fait du thé, qu'il déguste paisiblement, en laissant errer ses pensées. Lorsqu'il aperçoit ce bouquin glissé sous le répertoire téléphonique, voulant le prendre, il fait tomber le répertoire qu'il ramasse, et voit que le livre s'est entre-ouvert sur des pages cornées. C'est le livre que lisait Christine avant de partir... Elle avait la fâcheuse habitude de marquer les pages quand elle s'arrêtait de lire, en pliant les coins supérieurs. Cette fois-ci, elle n'a pas pu terminer sa lecture, et son livre restera à jamais corné en son milieu... C'est un de ces souvenirs charmants, qui pourtant lui déchirent le coeur à chaque évocation, et il ne lui reste que ses yeux pour pleurer.
Depuis le départ de Christine, plus rien n'est comme avant. Une ambiance morose a envahi la maison... Aurélie ne rit plus aux éclats comme avant, et lui-même ne sait pas comment faire pour redémarrer une vie sans sa femme....
Mais ce soir, après cette si merveilleuse journée passée au parc avec sa fille, il comprend qu'il doit changer de comportement, si il veut revoir son si joli sourire. C'est le début d'une nouvelle vie. Plus rien ne doit l'empêcher d'aller de l'avant. Il a perdu sa bien-aimée, et il n'y peut rien. Mais il ne doit pas oublier que sa petite fille n'a plus que lui au monde.