Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 23:04
Grâce à l'exercice n°63 d'Écriture Ludique, exercice proposé par Isa et Zabilou, me voici lancée dans un tout nouveau genre pour moi: le roman policier, ou tout du moins, ce qui pourrait être un extrait de roman policier...
Cette fois, il nous est proposé trois listes de mots, une liste de personnages, une liste de lieux, et une liste composée de nombres ou de dates... Et nous devons choisir cinq éléments pour chacune de ces listes.
Voici donc ces trois listes, dont je vais souligner les mots que j'ai choisis pour écrire mon histoire:
 
PERSONNAGES: - prêtre - assassin - chien - femme - homme - poisson rouge - vieux - chat - peintre - maître - voleuse - femme d'affaires - magistrate - recteur d'académie - policier.

LIEUX: - un balcon - un bar - une abbaye - une maison close/un bordel - un sous-sol - un(des) toit(s) - une cage - une cellule - une cuisine - une salle de bain - un bureau - une réserve (de magasin) - un ascenseur - une cabine - des escaliers.

DATES/NOMBRES: - 22 mars - 15 - 7 - 1 - 5 - 12 - 31 décembre - 1er mai - 74 - 156 - 2943 - 33 - 7 octobre - 150 - 1528.

              Meurtre dans le parc.

   Le père Bruno, prêtre de la paroisse de Saint-Antoine, comme tous les soirs, après la messe de 18 heures, s'agenouilla une dernière fois devant l'autel, fit une dernière prière, puis en sortant, ferma la grand-porte de l'église de l'abbaye. Cette Abbatiale, qui datait de 1528, et qui avait été bâtie par des moines du même ordre, se dressait, trapue et flanquée d'une tour carrée, entre un immeuble moderne et gigantesque, et un vieux bâtiment désaffecté, dont les briques s'étaient noircies avec le temps et la pollution. Ça faisait bien longtemps qu'il n'y avait plus de moines, seule l'église continuait de subsister, mais de plus en plus fébrilement...
   D'un pas pressé, il regagna le presbytère... C'est qu'il ne faisait pas bon traîner dans les rues, la nuit tombée. Il s'était déjà fait agresser plusieurs fois par de jeunes voyous... La dernière fois, c'était le 22 mars de la même année. Une petite voleuse, âgée de 12 ans à peine, l'avait attaqué pour lui dérober 10 euros... Elle lui avait assené un coup de pied dans le creux du genou, ce qui lui fit perdre l'équilibre, et la gamine en profita pour lui faire les poches...
   Cette fois là, c'était le soir du 31 décembre, quelques heures avant la nouvelle année. Il y avait beaucoup d'animation dans le bar voisin. Les gens avaient bu plus que de raison... Il les entendait rire et crier, puis ce fut un bris de verre... Comme si le fait de terminer une année, leur donnait le droit de s'enivrer et de tout casser. Tous les ans, à la même époque, c'était la même chose... Il n'y avait que débauche et violence gratuite: Casser, frapper, voler, violer même... Juste pour le plaisir!!
   Et ce soir là, alors qu'il n'était encore qu'à mi-chemin de chez lui, il entendit le hurlement d'une femme. Il fut pétrifié sur place, et son sang se glaça dans ses veines... Après quelques minutes d'hésitation, et malgré la peur qui le tenaillait, il se dirigea à pas de loup vers cet effroyable cri de terreur... De toutes façons, il n'avait pas le choix, c'était sur sa route.
    Il faisait noir, on n'y voyait rien... Il y avait bien des réverbères, mais toutes les lampes avaient servi de cibles, depuis bien longtemps, aux gamins du quartier qui s'entraînaient avecleurs frondes. D'ailleurs, les lumières de la rue n'avaient pas été leurs seules cibles, les vitres du vieux bâtiment avaient elles aussi subi leurs jeux malveillants, quand ce n'étaient pas les chats, qui par plus de prudence, se déplaçaient désormais sur les toits des maisons... De là, on devait avoir un sacré point de vue sur toutes les rues alentours, et sans être vu... Le prêtre se disait souvent qu'il aurait bien aimé s'y réfugier comme les chats: Quitter son église, rentrer chez lui sans être vu, en passant par les toits... Malheureusement, c'était impossible, mais ce soir là, il aurait vraiment aimé être un chat...
   Il quitta enfin cette sombre ruelle pour atteindre le parc d'où venait le cri, et où l'unique lampadaire éclairait encore les lieux... Il atteignit des buissons, et c'est là qu'il aperçut une masse informe sur le trottoir... Après un coup d'oeil tout autour, il fit encore quelques pas, puis se pencha pour regarder de plus près cette forme mal définie, en espérant secrètement qu'il se trompait... Mais non, c'était bien le corps d'une femme... Celle, supposait-il, qu'il avait entendue crier 5 minutes plus tôt. Elle était là, gisant sur le sol, une plaie à la tête, du sang barrait son joli visage, et ses yeux, vitreux et sans vie, semblaient le fixer étrangement. Son sac à main traînait, ouvert dans le caniveau, et tous les objets qu'il contenait, étaient éparpillés à côté d'elle. Elle devait être âgée de 30 ans, 33 au plus. Le prêtre était horrifié, et se demandait si l'assassin ne rôdait pas encore dans les parages, et ne chercherait pas à lui faire la peau à lui aussi...
    Il aperçut une cabine téléphonique et décida de s'y diriger pour appeler la police. La cabine était bien éclairée, et il se dit qu'il serait moins en danger en pleine lumière que dans ce coin sombre. Il traversa alors en courant la dizaine de mètres qui le séparait de cette cabine , y entra, chercha une pièce de monnaie dans ses poches, (il en avait toujours quelques-unes), et composa le numéro d'urgence de la police...
    Après quelques minutes d'explications, le policier au bout du fil lui dit qu'un car de police arrivait tout de suite, et qu'il fallait qu'il reste auprès du corps en attendant... Mais il préféra rester dans cette cabine téléphonique, qui pour le moment, lui semblait être le meilleur endroit pour les attendre... Il avait beau être prêtre, il n'en était pas moins homme avant tout, avec ses craintes et son envie furieuse de rester en vie...
   Tout à coup, un bruit métallique, surgissant de la torpeur de la nuit, le fit sursauter, et son coeur se mit à battre encore plus fort dans sa poitrine... Mais ce n'était qu'un chat, qui, en faisant les poubelles, avait fait tomber un couvercle, ce qui eut pour résultat de le faire miauler sinistrement, et du coup, d'effrayer le pauvre prêtre, au bord de l'évanouissement... Puis, il entendit enfin la sirène de la police. Rassuré, il sortit de la cabine, pour leur faire signe de s'arrêter. Il lui fallut encore un sacré bout de temps pour expliquer aux forces de l'ordre tout ce qui s'était passé, avant de pouvoir rentrer chez lui.
   Vers 20 heures, il retrouva enfin son chat, qui l'accueillit en miaulant et en se caressant sur ses jambes. Il s'enferma à double tour, encore tout retourné de ce qu'il venait de vivre, se dirigea vers sa petite cuisine, s'assit, puis resta prostré un long moment, en fixant la table... Son chat avait beau se rappeler à lui, (ayant l'habitude de manger dès que son maître rentrait le soir), mais rien n'y faisait, il n'arrivait pas à penser à autre chose. Sans cesse, il revoyait le visage de cette pauvre jeune femme, tâché de son sang, et son regard fixe et sans vie... Cette vision l'obsédait, il n'avait ni faim, ni envie de dormir. A cet instant précis, il aurait aimé se confier à quelqu'un. Mais il n'y avait que son chat, qui pour l'instant, n'avait qu'une idée en tête, manger, puis aller faire un tour sur les toits de la ville...
   Alors, Bruno, après s'être occupé de son chat, s'assit de nouveau devant la table de la cuisine, y posa ses coudes, plaça sa tête dans ses mains, et fit se qu'il faisait le mieux: il pria de tout son coeur, pour le repos de l'âme de la jeune femme, ainsi que pour conjurer sa propre peur. Quelques heures plus tard, terrassé par la fatigue, il se décida enfin à aller se coucher, en espérant pouvoir s'endormir rapidement, et en espérant surtout ne pas faire de cauchemars.


 


Partager cet article
Repost0

commentaires

A
Je viens relire ton histoire, c'est vrai que ton prêtre vient aussi d'avoir une sacrée frousse! moi, je n'ai pas encore de fin à mon histoire, je commence, je commence mais finir est bien plus difficile!<br /> bises
Répondre
B
<br /> <br /> oui, c'est vrai, mon histoire n'est pas vraiment finie, il y aurait pu avoir une suite, comme pour un roman policier.....<br /> <br /> <br /> Que veux-tu, Aza, nous ne sommes sans doute pas faites pour écrire des histoires complètes...<br /> <br /> <br /> <br />
I
Belle intrigue policière, superbement menée. Suspens, mort, doute, amour par la religion et ton talent, tous les ingrédients d'un superbe texte
Répondre
B
<br /> merci beaucoup pour ton compliment, Isa.<br /> <br /> <br />
B
chalut babethj'aime bien ton histoire et puis elle parle aussi de chats, ce qui n'est pas pour me déplaire !de retour et en visite sur ton blogbisous du samedi mon amiebéa kimcat
Répondre
B
<br /> les chats ont le charme du mystère... Je les aime tant.<br /> Et bien, tu vas en avoir du travail à visiter tous les blogs de tes amis... Bon courage. Bisous.<br /> <br /> <br />
C
Eh bien te voilà douée aussi pour les romans policiers!!!Et ta belle-soeur est bien jolie en bébé dessin!Bise
Répondre
B
<br /> c'est exceptionnel, ce sont les mots proposés par écriture ludique qui m'y ont entrainée... presque malgré moi... Merci pour ton com, Catherine, à bientôt.<br /> <br /> <br />
B
nous avons choisi toutes les deux l'abbaye et le chat, mais cela se tient plus et est beaucoup plus frissonnant chez toi
Répondre
B
<br /> merci Brigitte, j'irai lire ton texte plus tard.<br /> <br /> <br />

Présentation

  • : Le blog de Babeth la rêveuse
  • : proses et poésies, dessins, peintures, photos LAISSEZ-MOI RÊVER! PASSION
  • Contact

Profil

  • Babeth
  • je suis mariée, j'ai deux grands garçons. Je suis agent d'entretien dans le collège de mon village. Je m'amuse en écrivant des poèmes. J'aime chanter en m'accompagnant  à  la guitare. Je fais partie d'un club de peinture depuis octobre 2006. Je suis veuve depuis peu...
  • je suis mariée, j'ai deux grands garçons. Je suis agent d'entretien dans le collège de mon village. Je m'amuse en écrivant des poèmes. J'aime chanter en m'accompagnant à la guitare. Je fais partie d'un club de peinture depuis octobre 2006. Je suis veuve depuis peu...