17 juin 2008
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Voici une proposition de
Nanou, pour son blog "
Les Délires de N@n'"....
S'inspirer de cette magnifique photo de
Jacqueline Huyghe, qu'elle a intitulée:"
Une Vue
Imprenable".
Jacqueline Huyghe
Les nuages poussés par le vent
assombrissent le ciel lentement.
La mer, si calme jusqu'à présent,
offre ses vagues au firmament.
La table qui attendait les gens
reste seule désespérément...
L'eau salée apporte sous son banc
des algues d'un vert trop voyant...
Et des morceaux de bois pourrissants,
accentuent la langueur du temps.
La marée haute fait fuir les gens,
qui quittent la plage d'un pas pesant.
4 juin 2008
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12:21
Appuyée contre un mur,
je vois le ciel azur,
parsemé de coton,
comme un doux édredon.
Et le nez vers le haut,
j'aperçois deux corbeaux,
volant en ligne droite
vers un lieu qui les flatte.
Le soleil sur mon faîte
me fait tourner la tête.
Je me sens aspirée
par d'amères pensées.
Sur le bord de la route,
j'attends, je ne sais quoi...
Soudain un chien aboie,
je me sens en déroute.
Pendant que je pleurais,
je ne sais pas pourquoi
mes pas m'ont entraînée
sur ce chemin tout droit.
Et ces autos qui roulent,
qui passent et qui déboulent
comme un train qui s'élance,
me font perdre le sens.
Leur ronronnement me lasse,
je compte le temps qui passe,
mon attente me glace
et l'ennuie me terrasse.
Perdue dans mes pensées,
je voudrais oublier
mon profond désarroi.
Ne plus penser qu'à moi.
Ne plus penser à toi,
en cherchant le pourquoi
de ton vil abandon.
M'endormir pour de bon.
Répétant ton prénom,
sans aucune maîtrise,
je me dis à quoi bon
ressasser ta traîtrise...
Et maintenant je sais
ce qui m'a attirée...
Me jeter sous des roues
serait un acte fou...
Mais, c'est bien mon destin.
C'est la fin du chemin.
Plus rien n'a d'importance.
Je vacille... Je balance...
Un regard, le dernier,
sur ce ciel printanier...
Je mets le nez en l'air...
Une dernière bouffée d'air...
Plus qu'un pas vers ma fin...
J'oublierai mon chagrin,
tout finira enfin,
et sonne le tocsin.
22 février 2008
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Hévéa, l'exotique, tu souffres en silence,
Entamé dans ta chair, de cicatrices béantes,
Versant dans le pot, ton latex blanc et visqueux.
Et ta sève s'écoule, lentement, sans un bruit,
Apportant aux hommes, leur affreux caoutchouc.
Hévéa, mon ami, que n'as-tu possédé
En ton coeur, un liquide différent du tien!
Vidé de ta vie, sans vergogne, par les hommes,
Emprisonné, jour après jour, dans ta forêt,
Arbre vigoureux, à l'amère destinée, tu survis!

21 février 2008
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01:38
Je dédie ce poème à NANOU, qui désirait, il y a quelques temps, fêter dignement ses quarante ans... J'ai choisi d'écrire pour cette occasion, un
ACROSTICHE.
Quand tu vois ta jeunesse s'éloigner,
Une larme amère coule sur ta joue.
A peine éveillée aux sens de la vie,
Rien ne retient ce temps qui t'affaiblit.
Accepte l'usure des ans sur ta peau.
N'espère pas de pitié des jours qui roulent.
Tout se déchaîne inexorablement,
Et tu n'empècheras pas cette fuite.
Avant d'arriver au bout du chemin,
Nulle autre que toi saura l'embellir.
Sache apprécier le cadeau de la vie!
Si vous désirez visiter le blog de Nanou, je l'ai mise dans mes liens.
Il vous suffit de cliquer sur son nom, et vous irez directement chez elle.
12 décembre 2007
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22:20
Je me souviens d'un
matin

où j'ai croisé le chemin
de fées et de lutins.
Ou n'était-ce qu'un besoin
de mon âme chagrin,
d'embellir mon destin
dans la douceur du satin,
dans la moiteur d'un
câlin?
Dans ce décor virtuel,
je vis un monde irréel,
où je sentis pousser des
ailes
à mon âme gavée de miel...
J'ai humé le thym,
j'ai goûté le romarin,
tel le gentil lapin
des contes enfantins.
J'ai entendu les ritournelles
du merle et des tourterelles.
J'ai poussé la balancelle
d'une douce gazelle.
J'ai mangé le raisin
oublié dans un coin.
J'ai apprécié l'air salin
qui caressait mes reins.
J'ai cueilli le
jasmin,

envoutée par son parfum.
J'ai oublié le destin
de mon esprit mutin.
J'ai desserré mes poings,
trop souvent contraints
de toucher les oursins
lancés par des gredins
au regard malsain.
J'ai oublié ces requins.
J'ai excusé ces vilains
ne voulant que du bien
à mon coeur orphelin.
Les anges, ces chérubins,
m'offrirent un beau matin
un repos souverain,
où les fées, les lutins
m'ont caressé la main.
19 novembre 2007
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23:22
Ce jour là, il pleuvait.
Je m'étais abritée
sous un arbre feuillu
en attendant mon bus.
C'était l'hiver, et en novembre. 
Le ciel, devenu noir et cendre,
me semblait bien déterminé
à déverser sur mes habits
la totalité de ses pluies,
diluviennes et si glacées.
Moi, j'étais là, plantée, debout,
sur ce chemin couvert de boue,
dans cett'campagne, vide alentour...
Et j'attendais mon bus, toujours...
Il était dix-huit heures et quart.
Depuis une heure, il faisait noir.
Le vent glacial de la Toussaint
me transperçait de part en part.
Je piétinais sur le trottoir
pour essayer de mettre fin
aux tremblements et aux frissons
qui me prenaient jusqu'aux talons.
C'est dans ce décor digne de Hitchcock
que j'aperçus enfin ce bus mastoc.
Et quand il fit grincer ses roues au sol,
je grimpai en me disant:"j'ai du bol".
Soulagée mais transie de froid,
m'engageant dans l'allée centrale,
je le vis, assis au fond, magistral.
Cette apparition m'apporta l'émoi.
J'eus le souffle coupé, ma vision se troubla. 
Mon coeur se mit à cogner plus fort qu'un tambour.

Il battit la chamade. Mon sang ne fit qu'un tour.
Devant ce ténébreux, je restai figée, là
!!

Je sentis le sol se dérober sous mes pieds.
Les jambes tremblantes, je dus enfin m'asseoir
pour tenter de calmer mon coeur qui s'emballait...
Cherchant à retrouver un peu de dignité,
je décollais la frange de mon front mouillé,
qui s'égouttait comme un drap sur son étendoir.
Je me trouvais tellement bête et misérable
devant ce bel hidalgo au regard profond...
Comment faire illusion devant cet étranger
qui eut à peine pour moi, un regard de pitié?
Je me sentais pitoyable comme un manchot
devant ce très beau jeune homme frais et dispo...
Comment paraître lionne, quand on se sent mouch'ron?
En réfléchissant à mon état lamentable,
je devins encore plus rouge de confusion
que la fleur écarlate du rhododendron.
Décidément, c'était un vrai cauch'mar:
Il fallait que je croise son regard !...
J'aurais aimé me changer en souris,
et disparaître dans un petit trou...
C'est sûr, je ressemblais à un hibou,
à la pauvre Cendrillon du logis,
ou à rien de très glorieux en tous cas,
de quoi le faire fuir sans se retourner.
Mais comment aurait-il pu voir en moi
cette jeune fille, frêle et enjouée?
Comment aurais-je pu faire illusion
avec cette apparente défection ?
Pas de chance, voilà qu'il quittait mon carroce !
et je me sentis comme la fée Carabosse.
Il me laissait seule, avec le coeur brisé,
et je perdis pour toujours ma chance d'aimer.
Dehors, la pluie avait enfin cessé.
L'inconnu disparaissait à jamais.
8 novembre 2007
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00:08
Ah! Maudit soit ce rhumatisme!
Je voudrais chasser la douleur
Comm'on chasse le banditisme
A coups de fusils mitrailleur.
Depuis que j'ai vingt et un ans
Elle me fait serrer les dents,
Aussi tôt que le mauvais temps
L'emporte sur le très beau temps.
Cette douleur intolérable
Brûle, et c'est insupportable,
Comm'un serpent qui glisserait
De l'épaule jusqu'au poignet.
Elle me fait passer nuit blanche
Par son lancinement intense.
Elle s'insinue sous ma manche
Du samedi jusqu'au dimanche.
Depuis, je sais qu'on nomm'arthrose
Ce feu si peinibl'et atroce,
Et que jusqu'au bout de ma vie,
Du mal, je serai poursuivie!
15 octobre 2007
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Petit oiseau qui chante au
loin,
Je t'entends mais ne te vois point.
Tu sembles dire: cherche-moi.
Et pourtant si je t'aperçois
Et si je m'approche de toi,
Tu me laisses dans mon émoi.
Je demeure clouée au sol.
Mais comme toi, mon coeur s'envole.
Tu t'élances vers les nuages
Pour retrouver ta liberté.
Mais il te suit dans ton sillage,
Et comprend très bien ta gaieté.
Car tu es libre dans les airs.
Voilà pourquoi mon coeur amer
Vient retrouver un corps trop lourd
Qui n'attend plus que ton retour
Pour réver encore de toi
Et de ton vol sur les toits.
15 octobre 2007
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20:13

Cette nuit j'ai révé.
Doucement je volais.
J'ai flotté dans les airs
Toute la nuit entière.
Je me suis réveillée
Loin de mon oreiller:
Mon corps comme une pierre,
était tombé par terre.