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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 00:28
Voici de nouveau un jeu d'ECRITURE LUDIQUE.
Jeu n°46: Début sans fin, mais avec 15 mots imposés, dont 10 mots minimum obligatoires.
               Le texte devra commencé par "C'EST UN GLACON".
               Les 15 mots sont: - angora - ordinateur - chanter - pousser - allumette,
                                           - jeune - piscine - sept - rouge - courir,
                                            - peindre - dépayser - salon - épisodique - linge.
En plus, illustrez si possible votre texte avec une photo,un dessin, un tableau, une abstraction...

naissance de Vénus de Sandro Botticelli (1485)

"C'est un glaçon!" M'affirma-t-il sans préambule...
"Et pourtant, quand je l'ai vue la première fois, dans son pull angora et son jean moulant, assise devant son ordinateur, dans un coin du salon, je crus voir une princesse des mille et une nuits... Je crus voir Blanche-Neige sans les sept nains... C'est pour ça que j'ai poussé le culot jusqu'à l'accoster...
Elle est tellement belle, jeune et intelligente... Que ce fut plus fort que moi, et pourtant, tu me connais... Je ne suis pas du genre à m'emballer au quart de tour... Mais là, je ne sais pas pourquoi, sans doute envoûté par son charme, je l'ai invitée à m'accompagner à la piscine...
Et là, quand je l'ai vue pour la deuxième fois, dans son maillot de bain rouge, mince comme une allumette, qui courait le long du bord, se jouant de l'attraction terrestre, sans craindre de piquer une tête... Je crus voir la Vénus de Botticelli, avec ses longs cheveux blonds et ondulants...
C'est là que je suis tombé amoureux!
J'aurais voulu m'agenouiller pour lui chanter la sérénade... J'aurais voulu être Renoir, pour peindre son corps sur un tableau grand format, la décliner dans toute sa nudité... Je m'imaginais porter frénétiquement mon pinceau sur la toile, puis de façon épisodique, pris par mon inspiration, le frotter dans un linge, pour éliminer le trop plein de couleur, et recommencer sans fin, jusqu'à atteindre la perfection, tel un génie de l'impressionnisme... Près d'elle, je me sentais pousser des ailes! Près d'elle, j'étais désorienté, comme dépaysé. Je dus m'adapter à sa façon de vivre... J'ai tout fait pour elle... Je n'ai reculé devant aucun sacrifice...
Mais elle m'a toujours considéré de haut, me prenant pour sa marionnette! Me faisant tourner bourrique... J'ai été patient, mais c'est fini! Je me suis guéri d'elle, j'ai rompu... Elle n'a jamais dénié assouvir le moindre de mes désirs. Je l'ai pourtant suppliée de m'offrir ses faveurs, mais elle est toujours restée de marbre! Mis à part quelques baisers, pris à la volée, sans aucune importance pour elle, je n'ai jamais reçu de sa part le moindre signe d'affection, ni le moindre mot d'amour...
Je me suis enfin débarrassé de son attraction, de mon attirance vers elle!
C'est un glaçon, je te dis!"

naissance de Vénus d'Alexandre Cabanel (1863)



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15 juillet 2008 2 15 /07 /juillet /2008 23:05
Voici une nouvelle proposition de jeu, de la part de MARIEV, pour Ecriture Ludique.
JEU n° 45: Rédigez 7 textes, chacun traitant d'un jour de la semaine.
               - Contrainte 1: faire des acrostiches.
               - Contrainte 2: que votre semaine en acrostiches traite d'un thème que vous aurez choisi. (hiver, été, galères, amoureux, trifouillis-les-oies... Ce qui vous chante!)
               - A part le fait qu'il s'agit des 7 jours de la semaine, les textes peuvent se suivre de manière cohérente, ou être indépendants les uns des autres. (Ex: descente aux enfers en une semaine)

J'ai choisi d'écrire 7 textes, un peu comme des cartes postales, ou de façon plus moderne, comme des messages SMS,par téléphone portable... Ces 7 messages décrivant les vacances d'été...

LUNDI
Lumineuse et douce journée!
Un premier jour sans travailler.
Ne rien faire, quelle bonne idée.
Depuis que je le souhaitais!
 Idéale journée d'été.



MARDI
Magnifique et belle journée!
A moi le doux farniente.
Rien à faire qu'à m'allonger.
Depuis le week-end c'est congé.
 Ignorer le boulot... C'est fait!



MERCREDI
Merveilleuse et tendre journée!
Espérant le soleil d'été,
Reposant mes vieux os brisés.
Couchée dans mon hamac toilé,
Rêvant de repos et de paix,
En oubliant la société.
                                      Divine journée sans projet.
                                       Image du bonheur parfait!

JEUDI
Jouïr sans faillir de l'été!
Eviter de trop cogiter.
Ultime plaisir: Se cacher...
Destinée des stars de ciné,
 Idée douce de volupté!



VENDREDI
Vacances bleues bien méritées!
Espoir de journées enjouées.
Natation dans l'eau bleue chlorée.
Détente et repos assurés.
Remise en forme sans forcer.
Eternelles joies de l'été.
                                      Difficile vie: Oubliée.
                                       Invitation ensoleillée!

SAMEDI
Sensationnelle liberté!
Attraction de la randonnée.
Magie de la voûte étoilée,
En campant en verte forêt.
Douce nuit, de lune éclairée.
 Inspiration exacerbée!


DIMANCHE
Décolleté et short écourté!
 Immuable plaisir d'été.
Madrigaux doux et inspirés.
Attente d'un amour léger.
Naissance de sentiments vrais.
Coeur en émoi, coeur envoûté.
                                      Harmonie des corps enlacés.
                                      Espoir d'un amour "longue durée"!
                                    
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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 15:46
Voici la nouvelle proposition de jeu n°43, de KILDAR, soutenu par DAME AGA, pour ECRITURE LUDIQUE.
Voici 36 titres de chansons,  de Hubert-Félix Thiéfaine.
Laissez aller votre imagination, en vers ou en prose, à l'aide d'au moins 20 de ses titres, et même des 36 si vous y arrivez.
Les titres de chansons sont les suivants :

- je t'en remets au vent 
- l'ascenseur de 22h 43
- la cancoillotte 
- la fille du coupeur de joints 
- la fin du saint Empire Romain Germanique 
- la maison Borniol
- le chant du fou 
- première descente aux enfers par la face Nord

- La vierge au Dodge 51 
- La mome kaléidoscope 
- Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs)
- Dernière station avant l'autoroute 
- Rock autopsie 
- Autorisation de délirer
- Alligators 427

- 113ème cigarette sans dormir
- Narcisse 81 
- mathématiques souterraines 
- taxiphonant d'un pack de kro
- cabaret ste-lilith 
- une fille au rhésus négatif 
- exil sur une planète fantôme

- Lorelei Sebasto Cha 
- Autoroutes jeudis d'automne 
- Ad orgasmum aeternum
- Les dingues et les paumés 
- Exit to chatagoune-goune
 
- Je ne sais plus quoi faire pour te décevoir 
- Amant destroy 
- Pulque, mescal y tequila 
- Droide song

- Demain les kids 
- Pogo sur la deadline 
- Un automne a Tanger
- 542 lunes et 7 jours environ
- Zoo Zumains Zébus




L'autre jour, alors que je me préparais une tartine avec de  la cancoillotte, je me perdais dans mes pensées... Je réfléchissais à  la fin du saint Empire Romain Germanique... Je ne sais pas pourquoi... Sans doute un relent nostalgique de mes cours d'histoire, qui m'avaient été enseignés par Lorelei Sebasto Cha, surnommée à l'époque la  môme kaléidoscope,  parce qu'elle portait toujours des habits multicolores et voyants.
Une idée en entraînant une autre, je me souvins alors de mes cours de math., de mon prof. monsieur Narcit, qui, lui aussi, avait un surnom: Narcisse 81, parce qu'il n'arrêtait pas de regarder son reflet dans les vitres, et qu'il venait du Tarn (81)... Ha! Ces maudits cours de math.!... Ce fut ma première descente aux enfers par la face Nord... Toutes ces heures à m'arracher les cheveux, pour essayer de comprendre la logique des calculs qu'on essayait en vain de m'inculquer... Et plus j'essayais, plus je m'enfonçais dans ces labyrinthes tortueux, plus je m'enlisais, à tel point que je les avais appelées les mathématiques souterraines.
C'étaient de ces problèmes bien tordus du genre:
"_ sachant que l'ascenseur de 22h43 descend de 10 mètres par minute,
_sachant qu'il s'arrête une première fois chez Pogo sur la deadline,   
_une seconde fois à la maison Borniol,                                                   
_puis une troisième fois au cabaret ste-lilith,                                          
_sachant qu'à chaque arrêt il se passe 2 minutes,                                  
_sachant qu'au départ il y avait 2 personnes dans l'ascenseur,            
_qu'à l'arrivée il y en a 11,                                                                           
_sachant que l'ascenseur arrive au rez-de-chaussée à 22h58,             
1°-calculez le temps qu'il lui a fallu pour arriver en bas,                                  
2°-calculez la moyenne du nombre de personnes montées à chaque arrêt,
3°-calculez la hauteur de l'immeuble."                                                              
Vous voyez, c'était une histoire de fou! Un peu comme ces problèmes de robinets. En tous cas, moi je devenais fou... Et je me surpris même à pousser le chant du fou! Je n'en pouvais plus de ces cours de torture mentale, et je me mis à boire plus que de raison des cocktails corsés à base de tequila, appelés pulque mescal y tequila. C'est alors que je me mis à délirer...
Je réussis à fumer sans m'arrêter pendant 542 lunes et 7 jours environ, même qu'à la 113ème cigarette sans dormir,  j'ai commencé à voir des éléphants roses, et des alligators 427,  oui exactement 427 alligators, avec leurs gueules ouvertes, avec leurs milliers de dents, qui cherchaient à me dévorer... C'était horrible!!  Alors je me suis enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs), ou était-ce avec la fille du coupeur de joints? Mes idées étaient confuses à cette époque là...
C'est pourquoi on m'envoya me reposer dans une maison spécialisée, tout un automne à Tanger. Et parmi les dingues et les paumés, comme en exil sur une planète fantôme, je me mis à composer, pour passer le temps, des chansons plutôt délirantes, dont voici quelques titres: "Rock autopsie", "droide song", "taxiphonant d'un pack de Kro", "autoroutes, jeudis d'automne", "ad orgasmum aeternum", et "exit to chatagoune-goune".
Là-bas, je fis la connaissance d'une fille au rhésus négatif. On se donnait toujours rendez-vous au pied de la statue de la vierge au dodge 51, à la dernière station avant l'autoroute. Et quand j'allais la rejoindre, je criais à mes amis d'infortune: "à demain les kids".
Grâce à elle, je retrouvais peu à peu mes esprits, mais elle me donnait de temps en temps l'autorisation de délirer... Un jour, je l'ai emmenée dans le parc naturel du "Zoo Zumains Zébus", et là, je lui fis  une déclaration qui en disait long sur mes intentions... Je voulais qu'elle me quitte, car je n'étais pas quelqu'un de très fréquentable, je lui dis que je serais pour elle un amant destroy , qu'il fallait qu'elle me fuit... Mais comme je n'arrivais pas à la convaincre, je lui avouai mot pour mot: "Je ne sais plus quoi faire pour te décevoir". Mais rien n'y fit, elle me dit qu'elle m'aimait, que c'était pour la vie, que rien ni personne ne pourrait l'empêcher de m'aimer... Alors à bout d'argument, et tellement épris d'elle, je composai une dernière chanson, rien que pour elle, dont le titre est "Je t'en remets au vent".
Et voilà, alors que j'étalais la cancoillotte sur ma tartine, mon esprit qui divaguait, m'amena tout naturellement à vous parler de mon aventure avec mes cours de math., ainsi que de la chance incroyable, qui me fit rencontrer la femme de ma vie. Et pour tout vous dire, cette tartine de fromage, je m'en vais la partager avec elle, cette fille au rhésus négatif.

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 21:21
Nouvelle proposition de jeu n°42, de la part de Virginie Edensland, pour Ecriture Ludique.
Ecrire un texte en deux parties, la première commençant par: "Il éteint la lumière",
                                                         la deuxième commençant par: "et ferme la porte lentement",
en incluant les sept mots suivants: fenêtre-vent-changer-rester-ramasser-corné-dehors.



Il éteint la lumière. Cette fois-ci, il ne fait pas ce petit geste d'amour, qu'il a à chaque fois, et qui consiste à lui envoyer un dernier baiser en soufflant dessus... Aurélie s'est endormie comme une masse... Il n'a même pas eu le temps de finir l'histoire de la princesse et du prince charmant, qu'il avait commencé à lire, comme tous les soirs... Leur journée au grand air l'a épuisée...
Cela faisait bien longtemps que David ne s'était pas amusé comme ça avec sa fille. Sa petite tête blonde, âgée de six ans, a réussi pour une fois, à lui faire oublier Christine, sa jeune épouse, durant quelques heures de rires et de jeux... D'habitude, elle la lui rappelle plutôt, elle lui ressemble tellement, ses yeux surtout, d'un même vert qui lui donnent un air rêveur, et puis sa bouche, quand elle avance ses lèvres pour faire la moue... En fait, c'est son portrait craché. Même ses cheveux bouclés lui font sans cesse penser à elle... Mais voilà, ceux sont des souvenirs qui lui déchirent le coeur. Car Christine est morte il y a huit mois, emportée brutalement, suite à une rupture d'anévrisme... Ils n'ont même pas eu le temps de lui dire au revoir, et depuis Aurélie en a perdu son beau sourire... Ce fut si brutal, c'est comme si ils n'avaient pas pu faire leur deuil...
Mais aujourd'hui, ils ont passé toute la journée dehors, en réchauffant leurs coeurs aux doux rayons du soleil. Profitant de l'absence de vent, ils ont même pu jouer au badminton, le jeu préféré d'Aurélie... David avait préparé un pique-nique, qu'ils ont dégusté au bord du ruisseau, sous un saule pleureur, sur ce plaid, que Christine aimait tant.
En rentrant, vers dix neuf heures, David fait prendre son bain à la fillette, exténuée par cette merveilleuse journée, qui ne demanda pas son reste pour aller se coucher. Elle, qui d'habitude, se fait toujours tirer l'oreille, car, malgré l'histoire racontée tous les soirs, elle a du mal à s'endormir, et n'aime pas se retrouver toute seule dans son lit. Mais, cette fois-ci, Aurélie dort à poings fermés, et semble même esquisser un sourire sur son visage d'ange.

David jette un dernier regard sur la fillette,  et ferme la porte lentement. Il s'installe dans son fauteuil, comme apaisé par cette journée exceptionnelle... Il regarde par la fenêtre, les ombres des arbres qui s'allongent petit à petit, et il écoute le gazouillement des oiseaux. Christine adorait ce moment particulier, où le jour disparaît lentement au profit du soir, quand la chaleur se fait moins intense, et qu'une brise vient rafraîchir l'atmosphère.
Il s'est fait du thé, qu'il déguste paisiblement, en laissant errer ses pensées. Lorsqu'il aperçoit ce bouquin glissé sous le répertoire téléphonique, voulant le prendre, il fait tomber le répertoire qu'il ramasse, et voit que le livre s'est entre-ouvert sur des pages cornées. C'est le livre que lisait Christine avant de partir... Elle avait la fâcheuse habitude de marquer les pages quand elle s'arrêtait de lire, en pliant les coins supérieurs. Cette fois-ci, elle n'a pas pu terminer sa lecture, et son livre restera à jamais corné en son milieu... C'est un de ces souvenirs charmants, qui pourtant lui déchirent le coeur à chaque évocation, et il ne lui reste que ses yeux pour pleurer.
Depuis le départ de Christine, plus rien n'est comme avant. Une ambiance morose a envahi la maison... Aurélie ne rit plus aux éclats comme avant, et  lui-même ne sait pas comment faire pour redémarrer une vie sans sa femme....
Mais ce soir, après cette si merveilleuse journée passée au parc avec sa fille, il comprend qu'il doit changer de comportement, si il veut revoir son si joli sourire. C'est le début d'une nouvelle vie. Plus rien ne doit l'empêcher d'aller de l'avant. Il a perdu sa bien-aimée, et il n'y peut rien. Mais il ne doit pas oublier que sa petite fille n'a plus que lui au monde.


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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 17:41
Nouvelle proposition de jeu, n°41, de la part de Michel Faux Rêveur, pour Écriture Ludique: Écriture sur image.
Se laisser inspirer par cette photo, et par ce titre: "VIRAGE".



Quelle est cette lumière si douce, et pourtant si intense, qui attire mon regard?
Pourquoi suis-je comme envoûtée par ce halo lumineux qui parait presque irréel?
Je suis comme aspirée, sur ce chemin éclairé, par un aimant invisible...
Je ressens une vague excitation...
Je suis intriguée, c'est plus fort que moi, il faut que j'aille voir ce qui se passe au bout de ce chemin, au détour de ce virage, quoiqu'il m'en coûte...
je ne peux retenir cette envie soudaine de courir vers cette clarté étrange et absorbante...
Tout semble comme enrobé par un voile transparent, mais pourtant si présent...
Je m'approche sans crainte. Tout est beau, tout est calme, rien ne pourrait me faire rebrousser chemin...
Me voilà à mon tour, enveloppée par cette clarté voluptueuse.
Je me sens apaisée, comme submergée par toute la beauté du monde, comme embaumée par toute la bonté du genre humain, comme si rien d'autre n'existait, ni la haine, ni la laideur, ni le mal...
Je ne suis même pas essoufflée par la course effrénée que je viens d'effectuer...
C'est bizarre, je me moque du passé, je ne crains pas l'avenir, tout m'est égal, et pourtant, je ne sais toujours pas ce qui m'arrive...
Où suis-je? Seule la curiosité me fait me retourner, comme pour voir comment c'est à l'autre bout du chemin, là d'où je viens, comme pour comparer avec ce que je vois ici...
Incroyable, je ne vois plus le chemin, ni son virage. Je ne vois plus les arbres qui le bordent, ni le ciel...
Tout devient de plus en plus étrange... Je ne comprend plus rien...
Je prend un peu peur, je veux faire demi-tour, retrouver mon point de départ, mais quelle direction prendre?
Je ne sais plus où poser les pieds, puisque je ne vois plus le sol... Mais... Où sont mes pieds?
Sous moi, il n'y a plus rien, ni sol, ni route, et ni pieds...
Cette fois-ci, je panique carrément, et je m'entend même hurler: "Maman !"
Drôle d'idée d'appeler ma mère, me direz-vous, dans un tel moment de frayeur, d'autant plus qu'elle est décédée depuis plusieurs années...
Je ne sais pas pourquoi, j'aurais pu crier: "Au secours" ou "A l'aide". Mais non, c'est ma mère que j'appelle dans cet instant précis, par instinct sans doute, comme une enfant terrorisée, qui voudrait se cacher dans les jupes protectrices de sa mère...
La lumière, si douce tout à l'heure, devient éblouissante, d'une intensité presque intolérable...
Soudain, j'aperçois une silhouette, presque familière, qui se dessine dans cette atmosphère étincelante. Je me sens soulagée par cette présence inespérée... Mais... Je n'ose y croire, je crois reconnaître ma mère... Décidément, cette luminescence surnaturelle me fait perdre la tête...
"Maman, c'est toi?"
"Mais oui, n'aie pas peur, je suis venue te chercher... Regarde là-bas, ne vois-tu pas ton père?"
Je n'y crois pas, je suis entrain de rêver... Oui, c'est ça, tout s'explique, c'est un rêve...
"Non ma chérie, c'est bien moi, ta maman, que tu vois devant toi, et c'est bien ton papa qui te tend les bras... Et nous sommes là pour t'aider à franchir le dernier pas..."
"Alors, ça veut dire que je suis morte moi aussi?"
"C'est bien cela, tu as tout compris, tu ne dois pas avoir peur. Tu vois, la vie après la mort, existe vraiment, et elle est merveilleuse".
Je me sens apaisée, plus de tension, plus d'inquiétude, je ne me pose même pas la question de savoir ce qui m'est arrivé... Seule une crainte me tarabuste encore: "Mes enfants, et leur père, que vont-ils devenir?.. Ils vont être tristes..."
"Ne t'inquiète pas pour eux, tu sais comme ils sont unis, ils se serreront les coudes, et se soutiendront mutuellement.. Et puis, avec le temps, ils apprendront à vivre sans toi. Tes fils sont grands maintenant. Leur chagrin s'atténuera, et quand ils penseront à toi, ce sera toujours pour se rappeler des bons moments avec toi."
Alors, rassurée, sans plus aucune crainte, je prend la main de ma mère, je prend la main de mon père, et je me laisse guidée par eux, comme quand j'étais petite, et que je ne connaissais même pas encore le concept de la mort...

Le chemin de lumière s'est ouvert pour moi, puis s'est refermé, sans bruit, en emportant mes derniers pas...


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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 01:07
Proposition de jeu n°40, pour Ecriture Ludique, de la part de Michel Faux Rêveur et Gothikarti.

C'est un exercice un peu plus corsé qui vous est proposé cette fois, pour fêter le 40ème exercice de la communauté. En effet, il vous est demandé de réaliser à l'aide de 30 titres de chansons du groupe Indochine (ou de l'album solo de Nicolas Sirkis - leader du groupe) ce dont vous avez l'habitude sur base d'une liste de mots, et donc d'écrire un ou plusieurs textes dont le genre, le thème, la longueur, ne dépendent que de vous !

Plusieurs variantes de cet exercice sont proposées pour satisfaire tout le monde. Ainsi, vous aurez le choix entre :
a) écrire un texte avec au moins 20 des 30 titres.
b) écrire deux textes (ou un texte en deux parties), chaque texte / partie devant comporter 15 des titres, l'ensemble contenant tous les titres SANS REPETITIONS.
c) écrire trois textes (ou un texte en trois parties), chaque texte / partie devant comporter 10 des titres, l'ensemble contenant, comme pour la variante b,  tous les titres SANS REPETITIONS.

Merci de bien vouloir préciser en publiant sur vos blogs à quelle variante vous répondez.

Les titres de chansons sont les suivants
quelque chose d'un peu plus original que des mots imposés : écriture autour de titres de chansons d'Indochine.

Leila
A l'est de Java
Des ombres sur l'O
3 nuits par semaine
Le train sauvage
La chevauchée des champs de blé
La machine à rattraper le temps
Une maison perdue
Punishment Park
Soudain l'été dernier
Les plus mauvaises nuits
La colline des roses
Savoure le rouge
Sur les toits du monde
La main sur vous
D'ici mon amour
Candy prend son fusil
Drugstar
Les silences de Juliette
Petit Jésus
La nuit des fées
Un singe en hiver
J'ai demandé à la lune
Anne et moi
Le seigneur des toits
Entrez dans le rêve
Les portes du soir
Alice et June
Aujourd'hui je pleure
Justine à l'heure dite (*)

J'ai choisi d'écrire un alexandrin, en une seule partie, dans lequel j'ai placé, tant bien que mal, les trente titres proposés, (variante a). Ce ne fut pas simple, et parfois, un peu tiré par les cheveux, à vous de voir si ça vous plait... Je tiens à préciser que je ne connais aucune chanson de ce groupe, ce qui m'a compliqué le travail à mon avis...



A l'est de Java, une île d'Indonésie,
vivait Leila, petite fille très jolie.
Trois nuits par semaine, elle rejoignait ses amies,
Alice et June. Elles se dirigeaient, sans un bruit,
sur la colline des roses, qui embaumait leurs vies.
Trois fois par semaine, c'était la nuit des fées,
et les portes du soir s'ouvraient sur l'infini.
Entrez dans le rêve, petites filles enjouées,
rejoignez Justine à l'heure dite, dans la ronde,
et puis, oubliez la peur, sur les toits du monde.
Car Candy prend son fusil pour tuer la bête,
un singe en hiver, qui tua petit Jésus,
au milieu de l'hiver, dans une maison perdue.
Et aujourd'hui je pleure les silences de Juliette,
car les non-dits, parfois, font plus mal que l'oublie,
et des ombres sur l'O, sur l'O de son oublie,
il en existe tant, que parfois je suffoque,
et j'appelle au secours les dieux, d'une voix roque.
Les plus mauvaises nuits, j'appelle dans le vent,
le seigneur des toits, qui vit à Punishment Park.
Je supplie ce maître savant, surnommé Marc,
de créer la machine à rattraper le temps.
Mais cette folle prière demeure inexaucée...
J'ai demandé à la lune de me faire oublier
l'animal assassin qui savoure le rouge,
de nous emmener, Anne et moi, là où tout bouge,
de nous faire voyager avec le train sauvage,
de nous faire voir la chevauchée des champs de blé,
de nous faire rencontrer Leila sur son nuage.
J'aimerais tant refaire le chemin à l'envers,
jusqu'à ce beau jour où, soudain l'été dernier,
je posais la main sur vous, le coeur grand ouvert,
prête à recevoir, telle une fleur assoiffée,
le baiser de l'amour, le miracle de vie.
Mais, d'ici mon amour, plus rien ne semble vrai.
Telle une drugstar, j'oublie la réalité,
je perd la notion du temps. Jésus est parti,
même le monde de Leila s'est effondré!


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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 22:36
Nouvelle proposition de jeu N°39 de Virginie Edensland, pour ECRITURE LUDIQUE: Cette fois ci, c'est un combiné de 2 exercices, un début imposé et 15 mots imposés, dont 10 obligatoires.
Voici le début imposé:
 "Il ou elle reposa le téléphone... Les larmes emplirent ses yeux... Il n'y avait plus d'espoir..."
Et voici les 15 mots imposés:
soleil - main - regard - feuille - rideau - océan - demain - oublier - rancoeur - soulagement - impasse - bonheur - lancinant - pourquoi - poing .



Elle reposa le téléphone... Les larmes emplirent ses yeux... Il n'y avait plus d'espoir.
Alors voilà, c'était fini, c'est lui qui avait décidé: "Je te quitte", avait-il lancé sans préambule...
Quand elle entendit ces mots, son poing se resserra sur l'écouteur... Une douleur lancinante oppressa son coeur...
Il n'avait même pas eu le courage de lui dire en face... Il avait sans doute eu peur d'affronter son regard...
Sans regret, il avait baissé le rideau sur leur histoire... Sans plus d'explication qu'un simple "il faut m'oublier"...
Elle n'eut même pas le temps de lui demander pourquoi il avait pris cette décision... Elle aurait voulu lui envoyer sa rancoeur en pleine face, et le submerger de mille insultes... Mais, avant qu'elle ait pu dire quoi que ce soit, il avait raccroché...
Elle sentit ses jambes se dérober sous elle. Alors elle s'assit un instant, en essayant de comprendre ce qui lui arrivait... Mais après un court temps de réflexion, tout ce qui lui vint à l'esprit, ce sont ces vacances merveilleuses qu'elle avait passées, durant tout un mois, auprès de lui, avec le soleil pour complice de leurs jeux amoureux. Puis, elle se remémora leurs longues balades le long de l'océan, avec pour seule compagnie, les mouettes rieuses...
Tout en repensant à cet immense bonheur qu'elle avait connu dans ses bras, elle plaça ses mains sur son visage, pour essayer de contenir ses larmes. Mais rien n'y fit, elle se mit à pleurer à chaudes larmes, sans pouvoir s'arrêter...
Elle venait de recevoir un coup de massue, et n'arrivait pas à remettre ses idées en place...
Pourtant, ils s'étaient donnés rendez-vous pour le surlendemain, c'est à dire demain, et voilà qu'aujourd'hui, il lui annonçait qu'il la quittait...
En essuyant, d'un revers de main, ses yeux rougis par trop de larmes, elle aperçut cette feuille d'arbre qui dépassait de son répertoire téléphonique. Une feuille de chêne, exactement, qui s'était glissée entre leurs deux fronts, alors qu'ils s'embrassaient éperdument , un soir où la brise se faisait douce, et venait caresser leurs visages... Cette feuille, qui s'était accrochée obstinément à ses cheveux bouclés, elle l'avait gardée, comme on garde un trésor, telle une enfant, poussée par un romantisme exacerbé...
Et maintenant, elle pensait qu'elle avait été bien bête de faire du sentiment avec cette feuille morte, aussi morte que leur amour... Alors, par rage, elle se mit à la frotter avec frénésie, entre ses mains, pour la transformer en poussière, tout en criant sa colère, pensant ainsi ressentir un soulagement. Mais ce fut peine perdue, elle se trouvait dans une impasse, le coeur en bandoulière...
Elle n'avait plus qu'à mettre ses souvenirs sous son mouchoir, et à passer à autre chose... Mais comment passer à autre chose, quand on a le coeur qui saigne, quand on a été bafouée par celui qu'on aime.
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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 19:34
Nouvelle proposition de jeu n°38 de Kildar pour Ecriture Ludique:
Ecrire une histoire qui commencera obligatoirement par ce paragraphe:
   "la petite vielle ratatinée se sentit toute réjouie en voyant ce joli enfant à qui chacun faisait la fête, à qui tout le monde voulait plaire; ce joli être, si fragile comme elle, la petite vieille, et comme elle aussi, sans dents et sans cheveux."
Et qui se terminera par cette phrase:
   "L'étude du beau est un duel où l'artiste crie de frayeur avant d'être vaincu."



"le baiser de l'aïeule" (1892)_ Marbre de Jean Dampt-Venurey.


La petite vieille ratatinée se sentit toute réjouie en voyant ce joli enfant à qui chacun faisait la fête, à qui tout le monde voulait plaire; ce joli être, si fragile comme elle, la petite vieille, et, comme elle aussi, sans dents et sans cheveux.
Lorsqu' enfin on lui mit l'enfant dans ses bras, son visage s'illumina de joie.
La grand-mère et l'enfant furent immortalisés par un photographe averti, qui sut saisir ce moment exceptionnel.
 La grand-mère, émerveillée par le visage angélique de l'enfant, semblait elle-même posséder un visage d'ange à ce moment précis, et, la beauté de cet instant furtif, était désormais figée sur une image colorée...
Cette superbe photo m'inspira, moi, la modeste artiste peintre, et j'entrepris de reproduire ce que le photographe avait si bien attrapé au vol...
Ce fut après de longues heures laborieuses que mon dessin commença à prendre forme... Je décidais alors de laisser ma famille et mes amis regarder mon travail et dire ce qu'ils en pensaient...
L'un admirait le visage de la grand-mère, d'où semblait s'émaner une lumière céleste. Un autre trouvait qu'elle ne paraissait pas aussi vieille que sur le modèle, que mon dessin n'était pas assez fidèle. Un troisième préférait le visage du nourrisson, qui semblait être illuminé par un astre invisible. Un quatrième trouvait, au contraire, que ce nouveau né ressemblait à un petit vieux tout ridé, et que je n'avais pas su reproduire sa fraicheur... Trop vieux, trop jeune, trop ridée, trop belle... Bref, je ne savais plus quoi penser...
Je décidais de reprendre mon crayon, pour perfectionner mon pauvre dessin, tout en me disant:
"L'étude du beau est un duel où l'artiste crie de frayeur, avant d'être vaincu."
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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 11:49
Nouvelle proposition de Kildar pour Écriture Ludique. Jeu n°36: Écrire un poème ou une nouvelle, en se servant obligatoirement des 15 mots suivants:
-mouvance-errance-violence-souffrance-enfance-
-instinctivement-égoïstement-décemment-empiriquement-innocemment-
-boire-rire-danser-recevoir-décevoir-.


Innocemment, durant mon enfance, je croyais que l'homme était bon, et que la terre toute entière était un jardin d'Eden.
Car, du haut de mon insouciance, avec la pureté de mon âme d'enfant, je ne voyais que le bon côté des choses... La nature était belle, les gens buvaient à la santé de leurs amis, ils organisaient des fêtes durant lesquelles je les voyais rire et danser, ils semblaient si joyeux...
Mais, j'ignorais alors, qu'il y avait tant de violence de part le monde, j'ignorais qu'il y avait tant de souffrance autour de moi...
Instinctivement, je m'étais réfugiée dans le cocon familial.
Egoïstement, mes parents avaient placé autour de moi, une barrière invisible, qui me protégeait décemment de l'errance de ces pays en guerre... Voulant, sans doute empiriquement, m'épargner l'horrible vision d'un monde en ébullition, où la mouvance d'une minorité, vis à vis d'une grande puissance, obligeait la première à se conformer aux lois de la deuxième, sous peine de représailles...
Mes parents, peur de décevoir mon coeur innocent, m'ont caché, c'est vrai, la triste réalité de la vie des adultes...
Mais il faut bien l'avouer, du haut de mon insouciance, je n'étais pas prête à recevoir, dans ma tête d'enfant, dans mes yeux au regard tendre, ce cadeau empoisonné d'un monde meurtri par les guerres, les violences gratuites, les famines, les maladies incurables et les calamités de toutes sortes...
Et même si mes parents adorés m'ont toujours surprotégée, je ne peux que les remercier du plus profond de mon coeur.


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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 16:57
Nouvelle proposition N°35 de Michel pour Écriture Ludique: Se laisser inspirer par cette image...


A L'AIDE!

A l'aide! Est-ce que quelqu'un m'entend?
Je ne sais pas ce qui m'arrive...
J'étais tranquillement entrain de me promener sur cette plage rocailleuse...
Quand tout à coup je ressentis un malaise...
Je me suis sentie oppressée,
comme plaquée contre ce rocher,
 incapable de bouger...

Au secours! Va-t-on enfin m'aider?
Je suis coincée là depuis plusieurs heures, et rien n'y fait...
J'ai beau me débattre, j'ai beau m'époumoner...
Personne ne me voit, personne ne m'entend...
Que vais-je devenir?

Pour l'amour de moi, allez-vous enfin me délivrer?
Le soleil de midi, qui m'avait plaquée là, avec sa chaleur implacable,
se fait de plus en plus doux, avec le temps qui passe...
Mais ça ne change rien,
je me sens de plus en plus faible,
ma peur s'efface peu à peu,
et laisse place à une grande lassitude...
Je me sens si faible...
Je n'arrive plus à bouger les bras...
Bientôt, je n'arriverai plus à respirer...

Personne ne viendra m'aider...
Je me suis résignée...
Je me sens devenir transparente...
Et quand le soir arrive, je n'existe plus, je ne suis plus rien...
Le soleil a disparu de l'horizon,
et moi, je ne suis plus que l'ombre de moi-même,
incapable de réagir...

C'est fini, je n'ai plus la force de lutter,
et personne n'est venu à mon secours.
Je suis morte avec le soleil,
et personne n'est venu à mon chevet...
Que suis-je devenue?
Moins que mon ombre,
transparente à leurs yeux...
Invisible à tout jamais...
Je n'existe plus...
Ai-je vraiment existé?


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  • je suis mariée, j'ai deux grands garçons. Je suis agent d'entretien dans le collège de mon village. Je m'amuse en écrivant des poèmes. J'aime chanter en m'accompagnant  à  la guitare. Je fais partie d'un club de peinture depuis octobre 2006. Je suis veuve depuis peu...
  • je suis mariée, j'ai deux grands garçons. Je suis agent d'entretien dans le collège de mon village. Je m'amuse en écrivant des poèmes. J'aime chanter en m'accompagnant à la guitare. Je fais partie d'un club de peinture depuis octobre 2006. Je suis veuve depuis peu...