Je vous présente un texte que j'ai écrit pour ECRITURE LUDIQUE, en décembre 2008.
Le défi consistait à écrire une fable dans le genre de celles de Jean de la Fontaine, (le corbeau et le renard, le lièvre et la tortue, etc...), sans oublier de mettre une morale à la fin de la fable.
Un chat, ayant déjà bien vécu, s'ennuyait.
Il avait pourtant des maîtres attentionnés,
et mille caresses de l'enfant du logis.
Mais se trouvant bien vieux, il cherchait compagnie
d'une gentille minette, pour finir sa vie.
La chatte du voisin lui convenait très bien,
tout à fait son genre: Elle était douce et jolie.
Mais cette belle demoiselle aimait le bien.
Habituée au confort et à l'opulence,
elle ne quittait jamais cette grande demeure,
et n'avait même jamais remarqué sa présence.
Le chat savait qu'il lui fallait l'amadouer.
Il décida donc de chasser rats et souris
pour les offrir ensuite à l'élue de son coeur.
Mais la princesse dédaigna tous ses présents,
car son palais était trop fin pour des souris.
Un jour, alors qu'il se lamentait sur son sors,
le matou, couché dans son panier d'osier,
vit passer sous son nez un étrange rongeur.
Le vif prédateur s'empara de l'inconnu,
lui coinçant la queue sous ses griffes acérées.
"Tu n'es ni rat ni souris" s'écrie le chasseur,
"mais devant mon nez, de passer tu as eu tors!
Je sais comment plaire à mon amie à présent!
Tu es dodu à souhait, et plus beau qu'un rat.
Je suis sûr que mon présent, elle appréciera".
Le rongeur s'empressa de lui dire ceci:
"Ne sois pas si pressé de m'offrir à ta belle!
Apprend que je suis hamster et non souris.
Sache que l'enfant du logis m'a adopté.
Comprend que depuis huit jours je suis enfermé
dans une cage, sur la table hors de ta vue,
de peur que je me fasse dévorer par toi,
que j'ai profité d'un moment d'inattention
pour m'échapper et goûter à la liberté.
Je n'avais pas compris que tu étais si fort
et que je n'avais aucune chance avec toi!
Si tu me tues, tu peux dire adieu au confort,
car c'est sûr, ils te chasseront de la maison!
Si tu me laisses la vie sauve, je te suivrai,
plus discret que ton ombre, mais je serai là,
au temps froid, les pattes je te réchaufferai,
et le dos, je te masserai de haut en bas.
Je serai le plus fidèle de tes amis,
en plus, bien moins exigeant que ta belle amie.
Nous partagerons le panier et l'écuelle.
Bref, tu gagneras le confort d'une amitié,
et je pourrai me promener en liberté".
Après mûr examen, le chat lâcha la queue
et conclut un pacte avec le rongeur heureux.
Depuis ce jour, on pouvait voir un chat tranquille,
et à ses côtés, un gentil hamster, docile.
MORALE: Une amitié sincère, si discrète soit-elle,
vaut bien mieux qu'un amour malheureux et cruel.
Notre chat eut raison de choisir l'amitié
d'un plus faible que lui, d'un rongeur dévoué,
car la chatte à vrai dire, n'était qu'une mégère,
non apprivoisée, pour tous ceux qui s'y frottèrent!
Babeth